Transport fluvial : quelques bonnes (et moins bonnes) nouvelles…
Nouvelles aides aux chargeurs pour accompagner le report modal, début des travaux préparatoires de la chatière du Havre, engagement de CMA CGM à Lyon … Pour prendre sa place dans le nouveau contexte de la transition écologique, le transport fluvial de marchandises fait face à de nombreux défis. En ce début d’année, quelques dossiers ont connu des avancées positives, de nature à conforter les chargeurs qui souhaitent développer le transport fluvial.
L’AUTF salue les aides directes aux chargeurs pour favoriser le report modal mais s’inquiète de la réduction de l’aide à la pince
Depuis le 30 décembre, une nouvelle fiche CEE « TRA SE 117 – fret fluvial » permet aux chargeurs d’obtenir une prime pour tout nouveau projet de flux par voie d’eau , y compris de marchandises conteneurisées, à condition que les matériels utilisés ne bénéficient pas d’autres soutiens de Certificats d’Economies d’Energie.
Il s’agit du pendant de la mesure déjà existante pour le ferroviaire (TRA SE 116), avec des modalités néanmoins un peu différentes sur lesquelles l’AUTF éclairera ses adhérents très prochainement.
Dans le même temps malheureusement, le dispositif d’aide à la pince dont bénéficient les opérateurs pour compenser le surcoût de manutention voit ses modalités se durcir pour répondre aux exigences de la Commission Européenne, avec des effets en partie rétroactifs.
Les discussions sont encore en cours mais les marges de manœuvres semblent faibles pour éviter une réduction très significative des montants pour le transport fluvial (et également, dans une moindre mesure, pour le transport ferroviaire). Cette décision semble totalement anachronique, à l’heure où le développement des modes massifiés nécessite d’encourager les transporteurs à s’engager. Espérons qu’elle ne soit pas définitive.
Pour les chargeurs, un choc d’offre reste nécessaire pour véritablement relancer la machine
Outre une offre de transport solide et dynamique, l’AUTF, dans ses contributions à la Stratégie Nationale Fluviale en 2024, appelait à une ambition renouvelée concernant le développement des infrastructures fluviales comme composante de l’aménagement du territoire et de la gestion de l’eau.
Attachée à la réalisation de la chatière au Havre, à la concrétisation des projets Bray-Nogent et Mageo et bien sûr du Canal Seine Nord Europe, l’AUTF voit grand pour le fluvial et se mobilise pour le lancement d’études préliminaires d’un nouveau projet de canal à grand gabarit reliant le Rhône à l’Oise et l’Escaut. L’adossement à des filières du futur – électrique et hydrogène faciliterait la transition du secteur vers une nouvelle flotte décarbonée.
Enfin l’engagement des commissionnaires de transport et des compagnies maritimes pour le développement des dessertes massifiées des hinterlands portuaires, dans le cadre d’une gouvernance réimaginée lui apparaît comme un levier indispensable pour concrétiser les ambitions que les chargeurs seuls ne peuvent soutenir.
La prise de position de CMA-CGM au port Edouard Herriot de Lyon y fait écho favorablement.