Conférence Ambition France Transports : la voix des Chargeurs

8 juillet 2025 par
Conférence Ambition France Transports : la voix des Chargeurs
Chloée

Le 5 mai 2025, le Gouvernement lançait « Ambition France Transports » la Conférence de financement des mobilités, réunissant l’ensemble des acteurs du transport, sous la présidence de Dominique Bussereau ancien ministre en charge des Transports, afin de définir l’avenir du financement des mobilités.

Partie prenante des travaux, l’AUTF a porté la voix des Chargeurs au sein de l’Atelier 4* dédié au financement du verdissement du transport de marchandise

Au travers de ses interventions et dans son cahier d’acteur, l’AUTF a présenté et défendu ses priorités et recommandations concernant les infrastructures françaises, avec pour ligne de conduite la décarbonation et la compétitivité économique.

L'AUTF a souligné l'importance, pour les Chargeurs, d'une vision claire et à long terme en matière de politiques publiques, de l'utilisation optimale des leviers fiscaux et financiers déjà existants, d’une politique foncière adaptées aux besoins logistiques , de la complémentarité des modes de transport (routier, ferroviaire, fluvial), et de la fiabilité et de la performance des infrastructures, préconisant ainsi une approche systémique et multimodale.


Aux cotés des fédérations, l'AUTF portait 3 messages clés

  1. Mobiliser pleinement les leviers existants pour financer les infrastructures
    L’État et les administrations doivent utiliser tous les outils fiscaux et financiers à leur disposition (ex : fin du remboursement de TICPE, ETS2) pour moderniser les infrastructures routières, ferroviaires et fluviales, soutenir le report modal et accélérer la transition énergétique du transport de fret.
  2. Favoriser des mécanismes de marché avant toute contrainte réglementaire
    Il est essentiel d’explorer des solutions de financement basées sur l’engagement volontaire des acteurs économiques, avant d’envisager de nouvelles obligations légales. Des mesures trop rigides augmenteraient inutilement les coûts logistiques et, in fine, l’inflation pour l’ensemble des Français.
  3. Fonder les arbitrages sur des critères objectifs et partagés
    Les décisions d’allocation des ressources doivent reposer sur des critères socio-économiques et environnementaux transparents, validés par des experts et acceptés par les parties prenantes.

Dans le domaine ferroviaire, la priorité porte sur la régénération des capillaires et l’amélioration du fret longue distance. Par ailleurs, l’AUTF appelle à affecter les fonds publics, en priorité sur des projets à forte probabilité de concrétisation.

Dans le domaine fluvial, l’AUTF pose l’investissement comme levier de création de la demande. Elle appelle alors  à la finalisation des projets CSNE, Bray-Nogent et Mageo ainsi qu’au le lancement des études pour la liaison Saône-Oise-Escaut à grand gabarit.

En matière d’énergie, elle souligne la nécessité de déployer les infrastructures d’une mobilité décarbonée, posant la visibilité, la stabilité et le partage équilibré des risques comme une des conditions clés d’investissement pour les acteurs.

Craignant les conséquences de mesures qui impacteraient, in fine, les français, l’AUTF proposait également de mobiliser les outils existants : TICPE et ETS2 pour financer la décarbonation du transport ; prix du transport et contractualisation ; juste répartition des couts en matière de transition en préservant notamment la liberté contractuelle ; Ecotaxe (sur le réseau non concédé sous conditions strictes).

Enfin, l’AUTF espèrait la proposition d’un système unifié de certificats carbone, l’accompagnement adapté des investissements des Chargeurs et la mise en place d’un système de certificats « book and claim » en vue d’accompagner le verdissement des flottes.

L’AUTF appelait ainsi à construire une politique d’infrastructures et de décarbonation du fret fondée sur une ambition partagée : conjuguer la compétitivité des acteurs économiques, l’attractivité du modèle France et les équilibres territoriaux et environnementaux.


Clôture de la conférence et suite des travaux

Le séminaire de « convergence » de l’ensemble des ateliers s’est tenu le 3 juillet, permettant une présentation des travaux qui donnera lieu à une synthèse. Il est à noter que les conclusions de ce séminaire soulignent le manque de précision des chiffres sur lesquels se sont basés les diagnostics et recommandations des ateliers, sans base budgétaire.

L'AUTF félicite l'initiative de cette conférence qui aura permis de réunir l’ensemble des acteurs et de traiter d’une réelle multiplicité de sujets.


Consulter 

le rapport Ambition France Transports publié le 9 juillet 2025

le Cahier d'acteur de l'AUTF

le Dossi​er de pre​sse de la conférence Ambition France Transport


*Atelier n°4. 
Le financement du verdissement du transport de marchandise, qui pèse pour environ 13% des émissions nationales de GES et pour lequel les objectifs de la SNBC pour diminuer ces émissions à horizon 2030 sont particulièrement ambitieux.

Les travaux préciseront les modalités de financement des investissements nécessaires au report modal vers les modes massifiés, notamment la répartition entre financement de l’Etat, financement privé et financement des collectivités locales ; ils proposeront des pistes pour améliorer la compétitivité coût et hors prix du fret massifié, en examinant également, au-delà des investissements, le recours à des leviers règlementaires et fiscaux. Ils proposeront notamment un modèle économique pour les bornes de recharge pour poids lourds.



Conférence Ambition France Transports : la voix des Chargeurs
Chloée 8 juillet 2025
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