Les chargeurs et l’AUTF s’expriment sur l’avenir du fret ferroviaire

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Dans le cadre de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses effets pour l’avenir, plusieurs grands utilisateurs de fret ferroviaire ainsi que l’AUTF ont été auditionnés les 5 et 17 octobre par les députés David Valence et Hubert Wulfranc, respectivement Président et Rapporteur de la commission.

 

A l’heure où la conjoncture économique provoque une baisse des besoins de transport, les chargeurs sont prêts à s’engager et continuent de revendiquer des services ferroviaires performants et compétitifs pour assurer l’avenir durable de leurs transports de marchandises.

 

Ces auditions furent l’occasion de passer des messages sur la situation actuelle du fret ferroviaire en France, caractérisée par un déficit d’offre adaptée («nouveaux » opérateurs ferroviaires ne courant pas tout le territoire, faiblesse des services de wagon isolé), un accès au réseau problématique (installations embranchées, petites lignes capillaires, terminaux multimodaux - le désengagement de l’Etat conduisant aujourd’hui à faire financer en partie les travaux par les clients industriels), une qualité de service insuffisante qui impacte les fonctionnements industriels (problématique accentuée pour les flux internationaux, grèves récurrentes chez SNCF Réseau et impact des travaux) et un manque de conducteurs (problématique globale d’attractivité des métiers du transport).

 

Dans ce contexte, l’Etat fait le choix pour éviter une amende de 5 milliards d’Euros de la Commission européenne, d’un plan de discontinuité de Fret SNCF conduisant à l’abandon de flux parmi les plus rentables pour l’entreprise (principalement des lignes de transport combiné mais aussi 2 flux industriels).

 

La perspective d’une déstabilisation de l’opérateur historique encore prépondérant, mais aussi de tout le marché inquiète les chargeurs. En théorie ce pourrait être une opportunité pour les opérateurs ferroviaires privés, mais quelle sera leur capacité financière à reprendre les flux abandonnés et développer les nouveaux services tant attendus? Quelle sera la rentabilité à moyen terme et la viabilité de l’opérateur historique ainsi repositionné sur la « gestion capacitaire », et notamment wagons isolés ?

 

S’interroger sur les moyens d’atteindre les objectifs d’accroissement de la part modale du ferroviaire est donc plus que jamais d’actualité. Parmi les pistes évoquées d’amélioration de l’offre, une transparence sur les coûts en particulier les coûts de l’électricité, qui doivent être lisibles dans le temps, serait de nature à rassurer les chargeurs. Aborder les enjeux d’entretien et de développement du réseau avec une vision globale intermodale et systémique, pour un maillage dense du territoire sans opposer la route et le rail serait constructif. Enfin renforcer le dialogue du gestionnaire du réseau avec ses clients, donner des garanties de service minimum en cas de grève contribuerait à un climat plus serein, y compris pour que les opérateurs ferroviaires développent leur offre, innovent et améliorent la qualité de service.

 

Le rôle de l’État est fondamental, il peut prendre différentes formes, dont une partie devraient être des aides financières directes aux chargeurs, et avant tout dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle qui donnerait de la visibilité à tous les acteurs (y compris les Régions) sur la politique nationale pour au moins les dix ans à venir.

 

L’AUTF aura l’occasion très prochainement de s’exprimer auprès de la mission sur les péages ferroviaires confiée conjointement à l’Inspection générale des finances (IGF) et à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD): n’hésitez pas à nous faire part de votre vision.

 

Visionnez les enregistrements des auditions de nos adhérents : auditions de Arcelor Mittal, France Chimie, Invivo-Soufflet, Roquette et Vicat (à partir de 2h32) et celle de Denis Choumert, Président de l’AUTF LIBÉRALISATION DU FRET FERROVIAIRE : TABLE RONDE RÉUNISSANT DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES à partir de la 32ème minute.

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