Lors d’une rencontre avec Patrice Vergriete, nouveau ministre des transports, Anne-Marie IDRAC, présidente de France Logistique dont l’AUTF est membre fondateur, a porté les messages de ses adhérents notamment concernant les poids lourds de grandes dimensions, dits « EMS » (European Modular System).
En effet, suite aux travaux de révision de la directive européenne « poids et dimensions », les débats se sont enflammés sous l’impulsion principalement des opérateurs de transport ferroviaire, vent debout contre une généralisation de la circulation de ce type d’attelages, alors que l’enjeu se limite à exploiter cette possibilité d’optimisation sur des trajets bien encadrés, sans concurrence avec le report modal.
La France sera amenée à se positionner sur cette directive, et notamment la question du passage des frontières par ces véhicules, entre deux états voisins l’autorisant chacun sur son territoire.
A l’occasion de cet échange, Anne-Marie IDRAC a rappelé que de tels véhicules plus longs, qui circulent déjà dans d’autres pays européens, apportent des avantages en termes d’émission de CO2 par tonne transportée et qu’il convient d’examiner précisément l’opportunité d’autoriser de tels véhicules en France dans certaines conditions, en travaillant sur des expérimentations avec tous les acteurs.
Pour éviter que de tels véhicules n’affaiblissent le fret ferroviaire et le transport fluvial, il pourrait être envisagé d’encadrer leur utilisation, dans un périmètre où la concurrence entre modes n’existe pas.
France Logistique qui porte ce dossier depuis 2020 a ainsi appelé au déploiement d’expérimentations d’EMS sur des zones précisément définies, et notamment sur des cas d’usages renforçant l’alimentation des trains de fret par la route. Le rapport non publié de l’IGEDD en 2023 a examiné l’ensemble de ces questions et pourrait sans doute aider à définir des périmètres satisfaisants d’expérimentations.