Comme chaque année, l’AUTF a sondé la communauté des chargeurs avec Eurogroup Consulting sur leur perception du transport ferroviaire et présenté les résultats du baromètre lors de la Journée du Fret Ferroviaire de la SITL.
Cet exercice toujours intéressant a été mené dans une période de mouvements sociaux très pénalisants pour le fret ferroviaire avec des répondants déjà majoritairement utilisateurs de ce mode de transport.
Un des enjeux pour les prochaines éditions sera de mettre en perspective les résultats du baromètre avec les objectifs de la Stratégie Nationale pour le Développement du Fret Ferroviaire (qui vise un doublement de la part modale d’ici 2030, soit 18%) et de réussir à faire participer plus de candidats au report modal.
Ainsi la part modale du ferroviaire conventionnel des répondants a plutôt diminué en 2022, sans doute en lien avec la conjoncture économique et les difficultés d’absorber les surcoûts énergétiques.
Le combiné rail-route se maintient voire se développe significativement (des hausses de 10 points chez des répondants du secteur agricole !). Ces résultats sont corroborés par les premiers résultats de l’Observatoire du Transport Combiné présentés à cette même occasion et les répondants perçoivent une implication croissante des transporteurs routiers et commissionnaires de transport en la matière. C’est positif. Le transport combiné rail route apparaît bien comme le ressort principal de croissance.
Pour la première fois, près des deux tiers des répondants considèrent que la compréhension et la lisibilité du système ferroviaire est bonne. Néanmoins on mesure bien encore le chemin qui reste à parcourir pour atteindre les scores du mode routier, qui certes se complexifie du fait des incertitudes sur les nouvelles solutions énergétiques.
Le niveau d’adéquation de l’offre de transport ferroviaire, notamment combiné, apparaît encore comme très faible dans ce sondage : c’est aussi ce qu’avaient exprimé les chargeurs lors d’une précédente enquête menée par l’AUTF dans le cadre de la Stratégie Nationale pour le Développement du Fret Ferroviaire en fin d’année. Le manque de dynamique de l’offre y était pointé comme un des éléments les plus pénalisants. Néanmoins ici, ce résultat traduit sans doute les grandes difficultés opérationnelles ressenties par les chargeurs depuis le début de l’année à cause des grèves. L’appréciation de la qualité de service stagne, mais la gestion des aléas et l’accès aux interlocuteurs continuent de s’améliorer.
Les planètes semblaient alignées mais les crises successives et violentes mettent à mal les bonnes intentions de l’écosystème ferroviaire, qui demande d’énormes moyens financiers et sur un temps long…
Interrogés sur leurs intentions de développement de flux ferroviaires, les chargeurs se montrent toujours plutôt volontaires, mais aussi très incertains pour l’avenir.
Baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire (eurogroupconsulting.com)